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La plateforme du 70 rue des Jacobins offrait ainsi plusieurs perspectives et formes de rencontres pour relier les imaginaires autour de l'œuvre de Verne. 

Une petite bibliothèque dès l'entrée permettait de consulter sur place des romans de Jules Verne, des ouvrages critiques, la Revue Jules Verne, les éditions du Centre ainsi que des beaux livres. Nos adhérents pouvaient emprunter des livres s'ils le souhaitaient (3 livres pour une quinzaine de jours). Nos publications étaient aussi en vente afin de ne pas se restreindre à la vente à distance et de rencontrer nos lecteurs. 

Dans la grande salle en forme de loft, trois postes numériques formaient ensuite la zone des ressources numériques. Ces ressources devaient être progressivement alimentées sur trois postes de consultation. L'objectif étaient de développer une documentation contemporaine telle qu'elle fut élaborée durant 40 ans avec le fonds documentaire "Papier" transféré désormais dans une salle dédiée à l'UPJV. L'axe didactique était de ne pas opposer la culture de l'imprimé à la culture numérique au bénéfice des œuvres et des lecteurs. 

La zone consacrée aux manifestions orales et aux projections de films proposait une petite scène sur une estrade de 10 m² et une trentaine de chaises : lectures, conférences, projections, petits concerts acoustiques et théâtre y étaient possibles. 

"Le Rêvoir" présentait un petit canapé bleu sur lequel on pouvait contempler plus de 60 illustrations colorisées des Voyages Extraordinaires de Jules Verne. Elles étaient classées par illustrateurs et par couleurs (nature, ville, animaux, transports, personnages). Des tablettes numériques auraient ensuite permis d'y consulter l'ensemble des illustrations des Voyages ou encore d'écouter tranquillement des romans lus. "Le Rêvoir" était une véritable invitation à l'expérience artistique proposée par Pierre-Jules Hetzel, l'éditeur de Verne. 

Une grande table (10-12 personnes) permettait l'organisation d'ateliers, de journées d'étude, de travaux pédagogiques ou associatifs. Les autres zones offraient un outil additionnel pour ces travaux et autorisait une privatisation des espaces en enrichissant cette offre dans la région.  

Ces zones modulables pouvaient laisser place en très peu de temps à l'organisation d'une exposition temporaire associant l'imprimé et le numérique. L'ensemble avait été conçu dès 2013 pour créer un équipement réellement complémentaire à celui que le CIJV avait déjà fondé : la Maison de Jules Verne.

Après plus de 30 ans de collaboration pour la création de tous les équipements spécialisés dans la ville d'adoption de Verne, Amiens Métropole n'a pas souhaité poursuivre ce développement, pourtant très économique, en lui préférant l'hypothèse d'un futur parc d'attraction. La culture en ressortira-t-elle grandie ? Il est prudent d'en douter. En septembre 2014, l'annonce de cette rupture a littéralement asphyxié l'équipement naissant mais aussi l'association en la faisant passer de ses quarante ans à la quarantaine. Les institutions publiques reprenaient, de fait, le monopole de la médiation de Jules Verne mais supprimaient l'élan associatif qui l'avait inspiré.

Le 1ermai 2015, la plateforme était vidée avec l'immense regret que suscitent les projets avortés en plein succès. Le CIJV se reconstruit une nouvelle fois comme un phénix inlassable renaît de ses cendres.

 

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