Déclaré en 1971 sous la forme d’une association, destinée à faire connaître depuis Amiens la vie et l’œuvre de  Jules Verne, active dès 1972 sous l’impulsion de Daniel Compère puis de ses parents — Cécile et Maurice Compère — , le CIJV fut d’abord Centre de documentation Jules Verne. (CDJV)

L’impulsion de ces premières années est impressionnante. Une poignée d’amateurs éclairés, avec pour seule force leur volonté, allait bientôt créer ce qui deviendrait le fonds documentaire de référence dans le monde entier en ce qui concerne l’œuvre de Verne. Pendant plusieurs décennies, l’art de la ressource classée y fut développé avec les moyens du bord — au début, comme aujourd’hui, sans subvention — selon un esprit de collection illimité. Le fonds atteignit avec le centenaire de la mort de Jules Verne 25 000 références. Un incroyable cabinet de curiosités : livres et cartonnages rares, traductions des romans en toutes les langues, objets de la vie quotidienne, affiches, flyers, sacs, habits, dessins, peintures, sculptures, cassettes, disques, films, thèses, reproductions, photographies, produits publicitaires et alimentaires, assiette, vaisselle,… la collection est  devenue cet ensemble polymorphe témoignant de l’impact littéraire, social et imaginaire de Jules Verne et ce, bien au-delà de la seule lecture de ses œuvres.

Le fonds documentaire du CIJV présente une collection de 300 livres originaux, cartonnages Hetzel et ouvrages encyclopédiques de l’époque. Le contact avec ces livres rares laisse mesurer l’importance de Pierre-Jules Hetzel, l’éditeur de Verne mais aussi l’influence des arts (lien vers l’onglet Illustrations), des graveurs, des imprimeurs et des techniques de l’époque pour bâtir ce corpus exceptionnel, finalement très sensuel. Les 3 000 livres en langues étrangères regroupés dans cette collection (lien vers l’onglet Traductions) permettent de mesurer ce que représente réellement l’œuvre française la plus traduite dans le monde.

Regarder ce fonds, c’est aussi étudier la vie sociale et politique de Jules Verne, intégré à l’action municipale d’Amiens (lien vers l’onglet Biographie). De même, c’est aussi s’intéresser à l’utilisation, la déformation, la transformation d’une activité littéraire devenue objet médiatique de grande consommation. C’est en même temps mesurer la force de la culture dans la vie courante et prendre conscience de la manière dont cette vie pénètre et alimente concrètement toutes les sphères de l’action humaine.

– L’histoire de la création de la Maison de Jules Verne, est indissociablement liée aux initiatives de ces amateurs éclairés et à la transformation du Centre de documentation en Centre International Jules Verne (CIJV)

Dès 1971 et la création du centre de documentation, l’idée de sauvegarder et de valoriser la demeure située au 2 de la rue Charles Dubois à Amiens où Jules Verne vécut de 1882 à 1900 et écrivit 34 romans s’est imposée. Le Centre international Jules Verne, associé par convention à Amiens Métropole de 1999 à 2010, s’est consacré à la restitution puis à l’animation de la maison de l’auteur. Une mise en scène chaleureuse a pris forme avec la Maison de Jules Verne, symbole de toutes ses maisons, devenue le fleuron de l’action associative du Centre et la manifestation de la vitalité de l’œuvre : une manière de célébrer la notoriété mondiale de Verne en un lieu digne de son influence planétaire, lieu où naquirent de grands textes qui continuent à imprégner les esprits. Bon nombre  des pièces exposées dans la Maison appartiennent à la Collection de Piero Gondolo della Riva, vice-président d’honneur du CIJV, acquise en 2000 par la Métropole. Le CIJV a par ailleurs cédé des objets, qui, pour certains, sont exposés aujourd’hui encore à la Maison.